Fleurigné 5ième édition.

Pour la 5ième année consécutive, la traditionnelle journée rencontre entre les membres de l’ACF St-Hubert et les membres de l’ACAIV a eu lieu samedi 21 novembre.

Une vingtaine d’archers ont répondu présent à l’invitation, nous comptions également des archers de la Normandie ainsi que des Yvelines.

Après le traditionnel café – brioche de bienvenue et le rond où sont données les consignes de sécurité et de tir, nous respecterons une minute de silence suite aux événements tragiques que nous nous connaissons tous, nous partons vers notre première traque à « La Pilais » d’où nos piqueux sortiront quelques renards, quelques uns seront fléchés sans succès mais c’est sans compter sur l’habilité d’un nouvel archer et pas n’importe lequel !!! Puisqu’il s’agit de Thierry (Ancien président de l’ACF) qui s’est mis à l’arc depuis cette saison, il fléchera donc un magnifique lièvre, le seul qui nous était attribué pour cette journée, première flèche lâchée sur un gibier et Bingooo , chapeau bas Monsieur Thierry !!!

Deuxième traque au château de Montbrault, quelques chevreuils seront vus sans réelles occasions de tirs, il faut dire aussi que les archers avaient les doigts quelques peu congelés par ce fort vent de nord (Non non, on ne cherche d’excuses) :) :)

Vite tous au chaud dans le château de Montbrault où nous serons accueillis par les propriétaires Erwann & Yannick, nous reprendrons des forces avec le vin chaud, le pâté et les crêpes (préparées par Dominique) offert par nos amis de l’ACF.

Troisième traque « le bois de Furgon », 6 chevreuils seront vus se dérobant à notre arrivée, la suite de la traque sera creuse.

Nous devions arrêter là notre journée, mais Pascal (le président) décide de refaire une dernière traque dans un épais roncier impénétrable sauf pour les petits fauves de Franck, notre piqueux.

Les chiens donnent de la voix et ça commence à « piboler » aux quatre coins de cet immense roncier, il y a du renard en mouvement un peu partout !!! Mon téléphone vibre(le fort vent nous empêche de bien entendre les annonces), c’est mon ami William qui m’appelle pour me signaler qu’il vient de flécher un renard, il me dit : la flèche est belle, mais j’ai perdu le renard de vue dans le roncier.

Ok, ne bouge plus, on arrive avec les chiens.

Nous mettons les chiens sur la voie, et ça embraye tout doucement, Dora suis la piste, ça monte le roncier, ça redescend et là c’est le ferme, ils le tiennent !!! Mais comment accéder au milieu de ces ronces, y à pas faut que ça passe !!! Franck m’appelle, me demandant de venir avec mon arc, je me fraye un chemin tant bien que mal, je suis à 3/4 mètres du renard, mais toujours impossible de le voir, ça roule, il repart à nouveau sur 3-4 mètres, tout est à refaire !!! J’arrive enfin à me glisser dans ce mur ardant, je scrute le sol, je l’aperçois enfin, les chiens sont proche, très proche, trop proche, j’essaie de me trouver un angle de tir sans risque pour nos acolytes à 4 pattes.

Je me baisse, ça y est j’ai ce que je cherchais, ma flèche part faire son office pour mettre fin à cette cavale, tout le monde est soulagé et l’ami William est heureux de retrouver enfin son premier renard fait au trad.

Chapeau William.

Un lièvre, un renard mais pas de chevreuil, qu’importe nous avons passés une nouvelle fois une excellente journée avec nos amis de l’ACF qui nous ont accueillis comme des princes cherchant en permanence à nous nous faire plaisir , nous avons vu une dizaine de lièvres , une dizaine de renards et une vingtaine de chevreuils.

Mission réussie, à l’année prochaine pour l’édition 2016.

Merci à Pascal le président et à toute son équipe, merci à nos amis archers venus des autres départements.

Thierry , dis nous en un peu plus sur ton premier gibier à l'arc ;)

Par ce petit matin de novembre où une chute de température s'est opérée dans la nuit, c'est avec enthousiasme que je me rends au rdv de la 5ème édition Journée de chasse à l'arc à Fleurigné. Enthousiaste de retrouver nos amis archers pour ce rdv annuel car je sais que les échanges du jour seront encore l'œuvre de passionnés, de personnes qui s'apprécient et qui se respectent mais également parce que de belles histoires et souvenirs de journée de chasse vont encore s'écrire et certainement rester dans nos mémoires.

Enthousiaste aussi car cette journée, c'est l'occasion de lancer ma première sortie à l'arc de la saison. Le petit café et la petite brioche du matin plongent déjà tout ce petit monde dans un moment de convivialité partagé. Lors du briefing, Pascal me demande si je veux bien être responsable de ligne, c'est avec plaisir que j'accepte ce rôle, mon but étant que l'ensemble des participants soient bien accompagnés tout au long de cette journée pour qu'ils repartent avec le sentiment d'avoir passer un bon moment et d'avoir été bien reçus. Nous attaquons notre 1ère traque au bois de la Pilais situé à Lécousse. Je m'attache tout d'abord à placer au mieux la ligne d'archers qui m'a été confiée. J'essaie de placer nos hôtes aux meilleurs passages connus, garennes renards, coulées chevreuil, sous un pont etc … ce placement terminé, je me dis que j'ai fait le max pour que ceux-ci aient une bonne probabilité de tir (sentiment du devoir bien fait). C'est donc l'esprit léger et tranquille et sans conviction que je me place au hasard sur une bande de 60 m déserte en bout de bois, en contrebas de mon ami Philippe.

Pascal sonne le début de traque, 5 minutes après il apparait en face de moi dans les ronces accompagné de Franck, Domino, les traqueurs et les petits fauves de Bretagne. A ce moment j'entends un bruit d'un peu plus haut (je ne le savais pas mais c'est mon ami Philippe qui venait de décocher une flèche sur un capucin), étant face au bois, je tourne la tête sur la gauche et là je suis surpris de voir ce capucin à une trentaine de mètres qui descend au petit trop tout droit sur moi, longeant le bois. Je me dis, il va me voir, mais non, il descend toujours, à une quinzaine de mètres, cet effet de surprise et d'étonnement fait que je suis anormalement calme, j'arme mon arc tradi et essaie tant bien que mal de le suivre sur quelques mètres, je me dis qu'il faut que je m'applique. A 6 ou 7 mètres de moi, sur la trajectoire de ce capucin un tronc d'arbre est en travers et devant ce tronc d'arbre une petite souche, le capucin va devoir changer de trajectoire pour passer cet obstacle. En effet, il arrive sur cette zone, disparait une seconde de ma vue car il prend le passage entre la petite souche et le tronc d'arbre pour retourner au bois, au moment où je le vois sortir de ce couloir, je lâche instinctivement ma flèche. Le capucin se cabre et fait le dos rond comme un fer à cheval, il s'excite, je vois du sang, repart, saute le petit ruisseau, je ne le lâche pas des yeux, j'aperçois à nouveau du sang sur l'animal, il rentre dans les ronces où se trouvent encore Pascal, Franck et les chiens. Le capucin bondit 2 ou 3 fois dans les ronces puis plus rien, moment d'excitation je crie à Pascal " il est touché, il est touché, j'ai fléché un lièvre", Pascal, Domino, tout le monde est surpris et se demandent ce qui se passe réellement. Pascal fait une dizaine de mètres dans les ronces et me dit " il est là, il est mort". A ce moment, je suis rassuré de ne pas voir ce capucin souffrir trop longtemps et le plus heureux de la terre, j'ai fléché un lièvre, qui l'eu cru, je réalise que ce qui m'arrive est incroyable, ma 1ère flèche décochée en 4 sorties depuis ma formation et je prélève un animal pour lequel de nombreux archers attendent plusieurs années avant d'obtenir un tel résultat. Je me dis, y -a-t-il un Dieu des archers pour m'offrir une telle récompense du fait qu'avec Philippe nous sommes les initiateurs de ces journées de chasse à l'arc et des valeurs que nous y défendons ?.

Pascal dégage le capucin des ronces avant que nos amis les petits fauves n'arrivent sur la zone, Pascal sonne la mort du lièvre. Je suis un peu ébahi par ce qui vient de se passer, tout a été si vite et je n'ai pas tout compris. Je demande à Pascal " as-tu ma flèche ?", au même moment je regarde vers le tronc d'arbre et j'aperçois ma flèche pleine de sang plantée dans le tronc. Je dis à Pascal "elle est là, elle est là". Et c'est là que je réalise que ce pauvre capucin est resté planté l'espace d'un instant comme cloué sur le tronc d'arbre via ma flèche et c'est le pourquoi de ce mouvement bondissant sur place à l'impact pour se sortir de ma flèche. Je reçois toutes les félicitations du staff en présence. Pascal me donne le capucin, je le montre de loin à Philippe qui a le sourire et me félicite par un geste du pouce. Notre photographe Dominique arrive pour immortaliser ces instants de bonheur partagé. Je suis sur un nuage, heureux, léger comme une plume. Je suis bien, cool, zen, j’ai dans ma tête fini ma journée d'archer, j'en ai déjà reçu plus que je ne l'espérai. La traque continue pendant une demi-heure. A la fin de traque, Philippe va récupérer le bracelet, pendant ce temps, c'est la séance photographie tout en respectant ce capucin qui va rester dans l'histoire. Philippe revient, je place le bracelet puis nous remontons vers les véhicules stationnés aux abords du château de la Pilais. A une cinquantaine de mètres des véhicules, je vois une haie d'honneur d'archers qui se met en place, c'est avec plaisir et honneur que je vais prendre le temps d'y passer au travers pour profiter et 'immortaliser cet instant. Au milieu de cette haie, je suis très heureux de cet accueil et profondément touché par ces applaudissements, le bonheur partagé qui s'en dégage, de grands sourires (contraste énormissime une semaine après les évènements tragiques survenus en France) le bruit des trompettes, le respect de la culture et des personnes, une impression d'être entouré de vrais amis même si nous nous côtoyons et connaissons si peu. Quelques photos avec Jean-Yves et nous reprenons le chemin vers une 2ème traque.
Je reste humble et très réaliste, dès que j'ai réalisé que j'ai touché ce lièvre, je sais que c'est 99% de chance car j'ai fléché instinctivement, n'ayant quasiment aucun entrainement de tir, seulement une soixantaine de flèches depuis ma formation. Un coup de bol monstrueux. Il parait que cela s'appelle la chance du débutant, merci Saint Hubert, merci Saint Sébastien.

J'en profite pour te dire, Merci PHILIPPE, mon grand manitou, sans qui si tu n'étais pas aussi passionné depuis longtemps par ce mode de chasse et d'éthique dans lequel je reconnais des valeurs qui me tiennent à cœur, cette journée chasse à l'arc n'aurait sans doute jamais existée à l'ACF et je n'aurai jamais connu ces émotions de cette MAGNIFIQUE journée.

Merci à Tous.

Thierry.

Merci à Dominique pour les photos.