Voici un premier article d’une série intitulée Ma plus belle chasse… Certains membres de notre association vont répondre à cette question pertinente. Commençons par notre président, Maxime…
Ma plus belle chasse ? C’était il y a quatre ans chez Lafarge, dans les carrières de la cimenterie. Cela faisait longtemps que j’avais envie de tirer un sanglier à l’arc mais je n’avais jamais eu d’occasion, quelques approches non concluantes seulement. Je tirais alors un hybride de Laurent de 60’’. Là durant cette chasse, il y avait des animaux mais la journée était très froide, c’était l’hiver. Nous étions en fin de journée, j’étais gelé, je grelottais, serré contre mon tas de ronces ! Je n’étais plus vraiment concentré et je pensais plus au casse-croute qu’à tirer une flèche effective !
Et puis soudain, une laie est arrivée sans prévenir et elle venait droit sur moi en traversant les ronces, essayant d’échapper aux chiens de la meute. Je lui barrais le passage, elle était à deux trois mètres de moi. Je me suis dit qu’elle allait me pousser dans les ronces ! J’ai écarté les bras en criant pour qu’elle refuse le passage. Je ne pensais pas lui décocher une flèche mais plutôt à ne pas me faire balancer dans les décors ! La laie marque un temps d’arrêt, une seconde ou deux d’hésitation car elle ne savait plus où aller, refuse le passage et repart au galop. Et jusque là, je ne pensais pas la tirer mais elle montre son profil dans une fenêtre de cinq ou six mètres. J’arme même si elle est au galop. Cela s’est passé en une fraction de seconde. Je décoche, je vois ma flèche lui rentrer dedans et je n’entends pas de bruit à cause des chiens… Elle était au galop et je n’étais pas à pleine allonge... Ce n’était vraiment pas un tir exemplaire ! En plus, je tirais alors léger avec des lames de 125 grains montées sur des fûts bois. Je vois ma flèche dépasser largement. J’ai de gros remords et je me dis que j’ai fait une grosse bêtise. Un piqueux vient me dire qu’un animal blessé est sorti de l’enceinte tambour battant… mais finalement ce n’était pas le mien !
Finalement, mon sanglier n’était pas sorti et on l’a retrouvé cinquante mères plus loin. A l’autopsie, ma flèche avait traversé le foie, le poumon et terminé sa course dans le cœur. J’ai fait naturaliser la tête. C’est un beau souvenir car n’ayant pas d’occasion jusque là - j’avais fait du petit gibier - et là, elle est arrivée sans prévenir ! C’était ce gibier qui m’a donné envie de faire de la chasse à l’arc. Aujourd’hui, ce trophée est au-dessus du bureau, dans une pièce qui n’est utilisée que par moi, ma femme ne voulant pas la voir dans les autres pièces de la maison ! Quand je la regarde je me rappelle que lorsque l’on a un objectif, il faut toujours persévérer !