1 novembre 2011
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19:13
Après une soirée passée sur tree stand, en quête d’un joli six aperçu auparavant, qui ne donnera rien à part de légères frayeurs dues aux rafales de vent, je me lève péniblement.
Le jour est déjà bien levé quand j’entame cette matinée d’approche qui débute par l’observation d’une chevrette au gagnage. Ayant un vent constant dans le dos, je décide de modifier mon itinéraire et emprunte un chemin traversant de jeunes plantations. Après 100 mètres parcourus, je me dis au dernier moment « Prends à droite !».
J’avance silencieusement quand j’aperçois une chevrette qui semble stressée. Remontant à bon vent, je m’aperçois que ce n’est pas moi qu’elle a détecté.
Soudain... quatre pattes ! Je lève les yeux et je vois une grosse bête noire qui glane des feuilles de châtaigner tombées par le coup de vent d’hier. L’animal me regarde, surpris par cet arbre au bord du chemin, et se remet 4 secondes plus tard à manger, de profil. Je distingue le pinceau pénien. Il fait 4 ou 6 pas et s’arrête plein travers derrière une grosse souche, à douze mètres de moi !
Le sanglier, inquiet, fait un tour autour de moi en grognant. Il s’arrête avant de sauter la bordure. Je me dis « pas l’omoplate ! » et la flèche vole. Il part au petit trot. J’attends deux à trois minutes, calme ; aucun tremblement ; c’est étrange de ma part.
Je parcours les 17 pas qui me séparent de la flèche ; les plumes orange sont rouges de sang. Je ne la touche pas et sort sur le chemin ; le sanglier est arrêté à 40 mètres. Il repart à pas lents vers les plantations. Quel idiot ! J’aurai dû attendre avant de bouger.
Il est 6h50, j’appelle Karl et Sylvaine, conducteurs agréés UNUCR qui avec D'artagnan et Urianne (deux Teckels) arrivent vers 7h45, me laissant ainsi le temps de prendre un bon café avec les propriétaires de la chasse.
Cela fait une heure que le tir a eu lieu, j’ai un fusil avec deux balles. Après 100 mètres de recherche, les couches se multiplient. Karl et moi fermons un carré quand D'artagnan aboie ! Je cours au bout de la plantation, regarde la ligne à droite, puis à gauche. Le sanglier est là, couché dans un ruisseau, mais il respire encore. Je ne dis mot, épaule et tire. La vie le quitte.
Ce sanglier, mon premier prélevé à l’approche, accuse 82 kg et aura parcouru 220 mètres. Cette journée de fête des pères restera longtemps dans ma mémoire.
Pascal Mauclerc
Ce sanglier a été prélevé à Saint-Coulomb (35) avec un arc recurve Fox Breed 60#.