Invité par la FDC 35 à une chasse aux sangliers dans le marais de Châteauneuf,
je retrouve quatre autres archers pour jouer les troubles fêtes au cœur de cette réserve gibier d’eau. Le marais est cerné par une cinquantaine de carabines, le but étant de diminuer fortement la population de sangliers qui cause énormément de dégâts sur les cultures environnantes et sur l’axe routier Rennes / Saint-Malo.
Cet environnement ressemble à la Camargue, les moustiques en moins !
Nous sommes trois autour de " La Mare", cernés d’eau, là où très souvent les sangliers passent, la grande traque démarre, un festival d oiseaux migrateurs font des cercles autour de nous, magique et féérique rien que cela suffit à me combler.
Malheureusement, un seul sanglier viendra à nous, trop loin pour un archer, il sera prélevé à la ligne des carabines, la guerre est déclarée !
Treize sangliers se sont dérobés avant que le début de traque soit annoncée, ce sera l’unique sanglier de la première traque.
Nous changeons de poste pour une deuxième traque rapide dans " les étangs", site d’extraction de tourbe, le danger est présent, de l’eau et des trous partout, des ronciers posés sur l’eau, les anglos peinent à sortir les sangliers.
Je dois partir en premier vers 13H30, je me suis calé pas loin des voitures. Il est déjà 13H10, rien ne vient vers moi. Je m’assois sur une grosse pierre en bordure de chemin. Ma vue sur un des étangs, des fosses d’eau partout, j’ai juste un petit passage devant moi à une bonne quinzaine de mètres, avec des épines et quelques ronces claires.
J'ai le plaisir d entendre arriver deux brocards en cinq minutes, a coté de moi, voire sur moi !!
Le bruit dans l eau est impressionnant, je regarde ma montre 13H15! C’est fichu, donc je remonte sur le petit chemin, remet ma flèche au carquois et regarde en direction de mes amis archers postés plus loin. Un petit sanglier arrive par le chemin, me voit et bifurque vers l’étang, sans aucun bruit ! Il écoute, je ne le vois plus, je n’entends rien !
J’ai à peine le temps de le voir arriver entre les deux arbres au pas rapide et se faufiler dans les épines, une trouée et instinctivement la flèche est partie.
Mon petit sanglier démarre et disparait dans la végétation. J’ai bien vu ma flèche arriver un poil derrière, je suis confiant dans le travail de la lame, mais elle n’est pas si bonne que ça. La difficulté sera de retrouver avec toute cette eau partout, vu la taille de la bête, 20 cm suffiront à le dissimuler !!! Je sonne la mort et inspecte la trouée, pas de flèche, peu de sang, une goutte, puis une autre. Bon après 20 mètres, j’arrête, je retourne sur le chemin et prévient André notre président de FDC.
Florent m’appelle ou je l’appelle pour parler un peu, j ai mis le haut parleur, on papote un peu quand soudain un sanglier d’une cinquantaine de kilos fonce sur moi !
j essaie de raccrocher le téléphone, impossible !!
Florent me parle, le sanglier écoute, puis disparait sans bruit dans l’eau ! Quelques secondes à chercher… le sanglier sans aucun bruit prend le même chemin que le petit. Il passe derrière le premier arbre, se présente dans la trouée, j accompagne le mouvement, le petit a permis d établir la mire, la flèche disparait a son tour !
L’hémorragie survient dans la seconde, les poumons sont traversés, mon sanglier s’écroule à moins de 20 mètres, tête dans l étang, prêt a couler!!
Je sonne à nouveau la mort au moins cinq fois, incroyable tout cela en moins de cinq minutes.
Mes amis me rejoignent, on se refait la scène, je retrouve mes deux flèches au moins à 8 mètres derrière la trouée, alignées dans un trait parfait, l’une derrière l autre !
Je pose mon Aïmara et avec Florent, nous cherchons les indices du petit, 100 mètres toujours une goutte, 15O mètres toujours, 200 mètres on arrête dans une butte avec des orties, plus rien!!!??????? Les amis débardent le sanglier de 55 kgs et nous refaisons la piste en arrière au cas où ?
je suis inquiet. Est ce bien le sang du petit ? J’appelle André pour faire une recherche, le temps de rentrer et de déjeuner. 16H00 nous attaquons la recherche avec Fidji, impériale, elle va démêler cela en quinze minutes, avec une galère sur un tas de souches recouvert de tourbe, des trous casse jambes de 1,5 mètres recouverts de végétation Chaud pour nous et pour Fidji.
Après avoir traversé des biefs, des mares, des ronciers, contourné des fossés profonds, Fidji remonte une pente raide et aboie au ferme. Je me prépare au cas où à armer le chien extérieur du monocoup, lâche la longe et 5 mètres plus haut, Fidji mord le sanglier. Il est bien mort et raide.
Distance de fuite 400 mètres, flèche intestins avec bouchon, le dénouement est heureux. Je suis soulagé de l avoir retrouvé dans ce marais, car la confiance accordée aux archers par la Fédération est importante, on a tenu bon, on a cherché jusqu’à la fin. Les PALMER by Muzzy sont efficaces aussi sur sangliers. Merci encore Laurent!
Merci à André et Adrien de la Fédé pour m avoir permis de rechercher mon petit sanglier, de m’avoir attendu et fait confiance , MERCI!!
Au total, cinq sangliers prélevés, deux par les archers, fin de saison, vivement le premier juin !
Condition sanitaire oblige, pas de regroupement donc pas d’autres photos. Bon weekend à toutes et tous. Pascal