Epilogue - Chasse du chevreuil en battue

Nous n'attendions plus que les photos pour publier cet article qui date du dimanche 16 février , voilà qui est fait.

Bonne lecture

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Bonsoir à tous,

Tout d'abord un grand merci à tous ceux qui sont venus cette année au cours des huit sorties de chasse.

Hier soir dans la soirée, j'ai donc rapporté à Mathieu, le fils de Pierre, le Président de l'ACCA, les deux bracelets que nous ne sommes pas parvenus à boucler cette saison.

Mathieu possède une meute d'ariegois créancée sur le chevreuil et a chassé plusieurs fois avec nous les années passées, d'ailleurs un chevreuil a été prélevé à l'arc il y a deux ans avec lui.

Il chassait ce matin avec l'ACCA et avait les 4 derniers bracelets de chevreuil. Je me suis décidé pour la première fois en huit ans à les accompagner en battue et en plus avec un arc à la main. Vous savez ! la fameuse timidité du chasseur à l'arc qui a peur de se retrouver au milieu des carabiniers et de se faire gentiment charier !

Nous nous sommes retrouvé à une petite dizaine (la fin de saison est difficile). Nous avons chassés deux petites parcelles de bois et ronciers sans succès. Puis finalement Mathieu et moi avons décidé les autres chasseurs à chasser Landrosse malgré le peu de présents. Vous savez, ce sont les bois que nous chassons à l'arc habituellement...

Seule la parcelle de bois bordant l'étang est chassée. Une chevrette et un chevrillard seront prélevés en quelques minutes. La fin de traque est annoncée. Il est un peu plus de 12h00, et moi qui était posté dans la plantation où j'avais blessé un brocard l'an dernier, je n'ai vu aucun chevreuil.

Finalement avant de clore la battue, ils décident de chasser un tout petit bois au dessus des plantations. Celui par lequel j'ai l'habitude de commencer quand je traque pour vous. C'est l'histoire de quelques minutes. Moi je suis resté plus bas dans la plantation sur les consignes de Mathieu qui a bien compris que pour être efficace, il ne faut pas placer l'archer sur une ligne avec les autres.

Ils n'ont pas encore annoncé le début de traque qu'une chevrette venant de ce bois arrive sur moi. Finalement, elle ne rentre pas dans la plantation mais suit la clôture à cinquante mètres de moi, traverse la petite route, et rentre dans le bois bordant l'étang.

Je décide de me déplacer pour m'approcher du bord de la plantation, dès fois que d'autres chevreuils prendraient le même chemin. Je fais à peine quelques mètres qu'un brocard arrive sur moi par le même chemin. Par instinct, je m'accroupis dans les herbes de la plantation. Il franchit la clôture et s'arrête en regardant dans ma direction. Il est à une vingtaine de mètres.

Je pense qu'il va prendre la fuite mais non. Il rentre dans la plantation en prenant bien soin de me contourner. Il s'arrête plein travers à une quinzaine de mètres. Dans le même temps, mon recurve monte tout seul, armer par je ne sais quel réflexe primitif. Je n'ai pas eu le temps de me poser la moindre question. C'était là, maintenant où jamais. La flèche part...

Le brocard bouge, est-ce lors du mouvement de décoche ou bien quand la flèche l'atteint ? Ma flèche est à la bonne hauteur mais horreur, je la vois très en arrière. Quand le brocard prend la fuite, je le vois de derrière et j'ai l'impression que ma fèche qui dépasse beaucoup (elle n'a pas traversé le chevreuil, malgré les 11 grains / livre, les 36 grammes et une lame affûtée rasoir) est plantée dans l'os de la cuisse arrière. Que de doute, quel cauchemard. Je repense à ce brocard blessé l'année dernière et tiré dans la même parcelle.

J'annonce la mort. L'attente est longue. Je trouve une tache de sang d'une demie-douzaine de centimètres à l'anschuss puis rien. Pendant ce temps là, un autre chevreuil est tiré plus haut. Ca fais trois et quatre avec celui que je viens de tirer. Finalement, Mathieu arrive vers moi et me demande ou j'ai tiré. Je lui explique et il laisse aller un seul chien qui pend tout de suite la piste. 40 mètres plus loin après le fossé et les ronciers. Le chien aboie à la mort !

Le brocard est là, couché dans son sang, contre un baliveau. C'est un beau brocard, mon premier depuis 13 ans de chasse, l'arc à la main. Il porte 6.

La fèche est bien rentrée trois quarts arrière et dans la longueur de l'animal, touchant foie et poumon. Pourtant je la retrouverai par terre. A-t-elle été freiné par le brocard lors de son mouvement  et cela l'a-t-elle repoussée en arrière ? Je sais pas... toujours est-il qu'elle a fait son office.

Voilà, le bracelet est refermé. J'ai la tête et le cœur plein d'émotions pour un bon moment.

Ce fut une belle journée, d'autant plus que sur les 4 animaux prélevés, trois étaient les premiers chevreuils de trois chasseurs.

Vous souhaitant à tous autant d'émotions à venir, ici ou ailleurs, bien à vous tous.

Erwan.